Samuel nous reçoit, Samuel nous parle.
Que dit-il ? Qu’il est heureux dans son métier, qu’il fera, qu’ils feront avec Maria tout pour leurs enfants. Ils sont beaux les enfants,
Que font-ils sur cette ferme?
Ils élèvent des bovins, pour le lait et la viande. Une vache, c’est plus imposant qu’une chèvre. Il faut comprendre le comportement de chaque individu et sa place dans le troupeau, parce qu’il s’agit bien d’un troupeau.
100 hectares de prairies, divisés en parcelles que les animaux broutent.
Samuel marche beaucoup. De sa ferme à la pâture et de la pâture à la ferme. L’éleveur surveille, conduit le groupe pour les traites ou le changement d’herbage avant que l’herbe ne soit trop rase,. Il est aussi le berger.
La démarche novatrice de ces éleveurs, Samuel et son frère, et Maria bientôt, est la suivante.
Assurer l’équilibre financier d’abord. L’endettement est un problème. Les banques prêtent, mais c’est au détriment de la liberté de l’exploitant. Une course vers toujours plus de terres, de plus gros matériels, toujours plus de rendement.. Une course vers l’agrobusiness et ses dérives.
Sur cette exploitation en BIO, peu de matériel in situ. Pour un fauchage, le vidage de la fosse à lisier près de l’étable par exemple, Samuel fait appel à la CUMA dont il est adhérent.
Le foncier aussi est un problème pour un jeune qui veut s’installer. Même si c’est un capital qui ne se dévalorise pas, ceux-ci ont fait un autre choix.
D’abord regrouper les terres autour de l’exploitation en vendant certaines parcelles trop éloignées pour en acheter d’autres plus proches et surtout, sur la base d’un projet d’agriculture, faire acheter par la foncière de TERRES DE LIENS les surfaces qui peuvent intéresser la viabilité de l’exploitation. Sur celles-ci, propriété de tous ceux qui veulent investir via cette association, ces trois jeunes ne sont que locataires.
Produire, mais surtout respecter la nature sans la forcer. Le troupeau, 75 vaches, est dehors toute l’année. Les vaches sont nourries à l’herbe avec un complément de foin en hiver. Ces éleveurs croisent quelques races pour obtenir des bêtes rustiques. La quantité de lait produite n’est pas le seul critère. Par contre une facilité à mettre bas, oui. Les vaches font leurs veaux toutes seules à l’extérieur, dans le paddock sur la parcelle. Samuel ne connaît pas l’angoisse du vêlage, même s’il doit aider parfois.
Le plus étonnant pour nous consommateurs ignorants, c’est que l’exploitation ne produit pas du lait toute l’année.
La particularité du projet de Samuel est le vêlage de printemps.
Les naissances des veaux interviennent en février. Les vaches donnent du lait deux fois par jour pendant 6 mois environ, puis c’est une mono-traite de octobre au 15 décembre , jusqu’à ce que cette production se tarisse et avant une nouvelle mise bas.
Sauf à faire pousser artificiellement, il n’y a pas non plus de tomates ou de fraises toute l’année, non..?
Viennent ensuite les mois des chaleurs pour ces animaux. Repérer les chaleurs, apparemment c’est facile, ensuite il faut inséminer artificiellement et le bon jour.. plus difficile! Pour les jeunes génisses, Samuel préfère le taureau qui lui ne se trompe jamais…
Les enfants ont donné des noms à tous les petits de l’année. Cette année il faut trouver un prénom en T.. La famille a décidé pour des noms de ville commençant par un T.. Tokyo, Tirana, Toulouse..
Ces jeunes animaux innocents sont trop mignons.
Merci encore pour l’accueil, le bon lait et la bonne viande. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite.
Salut.
EKOLOKOBIO